L’industrie papetière française maîtrise ses émissions de CO2

L’énergie est un élément important des procédés de fabrication de la pâte et du papier. L’énergie permet :

  • de séparer les fibres de bois les unes des autres (procédé mécanique ou thermo-mécanique),
  • de chauffer le bois pour faciliter son défibrage ou sa cuisson,
  • de mélanger l’eau à la pâte séchée ou aux Papiers et Cartons à Recycler, et ensuite de passer de la phase liquide à un papier solide en la vaporisant.
  • d’entraîner les machines, pompes etc.

Le profil énergétique de l’industrie papetière est caractérisé par trois éléments principaux :

  • plus de 40% de la production d’énergie repose sur l’utilisation des sous-produits du bois, que l’on appelle aussi biomasse,
  • des progrès constants ont été effectués ces dernières années en matière d’efficacité énergétique,
  • parmi les combustibles fossiles utilisés, ceux ayant un faible pouvoir d’émission de gaz carbonique ont vu leur part régulièrement s’accroître.

Le rôle significatif de la biomasse dans la production d’énergie de l’industrie papetière

En 2014, la biomasse a représenté 50 % de la consommation d’énergie calorifique de l’industrie papetière, représentant un peu plus de 1 Mtep, ce qui fait l'industrie papetière le plus important secteur industriel producteur et consommateur d'énergie "verte".

Les combustibles issus de la biomasse ont comme caractéristique, du fait de leur origine renouvelable, de ne pas contribuer au réchauffement climatique.

La combustion de biomasse (écorces, liqueur noire, plaquettes forestières, fibres impropres à la production de papier) permet dans de nombreuses installations la production de vapeur (utilisée comme source de chaleur) mais aussi fréquemment d’électricité. Cette technologie de production combinée de chaleur et d’électricité (cogénération) est encouragée par les Pouvoirs Publics dans la mesure où elle permet d’obtenir un rendement énergétique global supérieur à celui de la production disjointe de ces deux formes d’énergie.

Un accroissement de l'efficacité énergétique

En raison du poids que représente la facture énergétique dans ses coûts de revient, l’industrie papetière cherche continuellement à réduire sa consommation énergétique spécifique c’est-à-dire, la quantité d’énergie qu’elle consomme pour produire une tonne de pâte ou de papier). En raison des conditions économiques difficiles de ces dernières années, l’optimisation de l’utilisation de l’énergie est devenue un enjeu majeur pour la compétitivité des usines françaises.

L’efficacité énergétique est améliorée chaque fois que des technologies nouvelles permettent, dans des conditions technico-économiques acceptables, la réalisation d’investissements dans des machines ou des processus plus performants.

Cette tendance à la réduction de la consommation d’énergie se poursuit aujourd’hui malgré le renforcement des réglementations environnementales (dans le domaine de l’eau par exemple) qui tendent au contraire à accroître la consommation d’énergie.

L'industrie papetière et la substitution de combustible

Les papeteries ont substitué, au cours de ces dernières années, des combustibles fossiles fortement émetteurs de CO2 (charbon et fioul) par des combustibles à plus faible pouvoir d’émission (gaz naturel) ou par des énergies renouvelables (biomasse ou biogaz).

En fait, le contenu carbone du gaz correspond à la moitié de celui du charbon et est inférieur de 25 % à celui du fioul. La biomasse et le biogaz, issus en grande partie des coproduits des processus papetiers, constituent une source d’énergie renouvelable et neutre en CO2, les émissions engendrées par leur combustion étant compensées par la croissance végétale.

Aujourd’hui, la chaleur utilisée par l’industrie papetière française provient, à part à peu près égale, de l’utilisation de biomasse et d’énergies fossiles, le gaz naturel représentant 85% de ces dernières. Ainsi les fabricants de pâtes, papiers et cartons représentent l’industrie lourde la moins émettrice de gaz à effet de serre.

En conclusion : des émissions spécifiques en baisse

L'utilisation croissante de biomasse et de gaz au détriment des autres combustibles fossiles et l'amélioration de l'efficacité énergétique ont permis à l'industrie papetière de diminuer de façon importante ses émissions de gaz à effet de serre par tonne de papier produite.

En 20 ans ces émissions ont été divisées par 2, et depuis 10 ans cette baisse s’effectue sur un rythme moins élevé. Les principales évolutions en termes de substitutions combustibles et d’investissements dans des installations performantes ayant déjà été réalisées.